mardi 4 mai 2010

Tunisie: la journée mondiale de la liberté de presse sous le signe des promesses et des revendications


Zied El-Heni, Néji Bghouri et Mahmoud Dhawedi



Tunisie: un journaliste brave l'interdit de manifester pour la liberté



AFP 03 mai 2010 20h37
TUNIS - Un journaliste et blogueur tunisien a bravé lundi l'interdiction de manifester publiquement pour la liberté de la presse, faisant irruption au Palais présidentiel de Carthage, alors que le chef de l'Etat Zine El Abidine Ben Ali s'engageait à reformer la loi sur les médias électroniques.
"J'ai forcé la grille au volant de ma voiture et on m'a reçu. J'ai consigné par écrit tout ce que j'ai enduré depuis le jour où j'ai demandé à manifester en cette journée mondiale de la liberté de la presse", a raconté à l'AFP Zied El Heni, 46 ans, rédacteur du quotidien arabophone progouvernemental Essahafa.
"C'est un acte improvisé que j'ai eu ce matin lorsque, accompagnant mes trois filles à l'école, j'ai été pris en chasse par la police très présente depuis la veille dans mon quartier et autour de mon domicile", a ajouté M. El Heni, auteur d'un blog très critique sur internet.
En avril, avec un autre cyberjournaliste, il avait écrit au ministère de l'Intérieur pour une autorisation de manifester publiquement durant une heure le 3 mai "en faveur de la liberté d'information et de presse et pour l'égalité devant la loi" en Tunisie.
"Depuis ce jour, la police ne m'a plus lâché", a déclaré le journaliste affirmant avoir été l'objet d'injures et de menaces anonymes par téléphone.
Dirigeant d'un syndicat des radios libres (non reconnu) et de la direction renversée du syndicat national des journalistes, Zied El Heni se plaint de la censure de son blog, du piratage de son courrier électronique et réclame la légalisation de sa radio.
La censure sur internet était par ailleurs l'objet d'une table ronde organisée par l'hebdomadaire d'opposition Al-Mawkif. "Internet est devenu un refuge pour les Tunisiens confrontés au verrouillage", a indiqué son rédacteur en chef, Rachid Khechana. "Or, la censure sur internet a dépassé toutes les bornes dans notre pays", a-t-il affirmé.
Le président destitué du syndicat des journalistes Neji Bghouri dénonçait lui dans un rapport transmis à l'AFP "un climat asphyxiant du fait de la politique de verrouillage, de confiscation des libertés et de violation des droits de journalistes".
Le gouvernement tunisien se défend souvent de pratiquer la censure et affirme interdire seulement les sites pornographiques et terroristes.
Dans son message de vœux à la presse, le président Ben Ali a promis lundi de "consolider le pluralisme dans le paysage médiatique" et de "promouvoir le dispositif législatif régissant l'information électronique".
Il a dans le même temps assuré qu'il n'y avait en Tunisie "aucun tabou ni interdit" et affirmé que les médias pouvaient "traiter tous les dossiers et toutes les questions sans aucune forme de censure autre que celle que leur impose leur conscience dans le cadre du respect de la loi et de l'éthique professionnelle".
Relevant, quant à lui, "un vide juridique privant les cyberjournalistes du moindre droit", le Syndicat national des journalistes se félicite de l'engagement du chef de l'Etat de promouvoir l'information électronique.
Dans son rapport annuel, ce syndicat appelle à la suppression des "aspects répressifs" du code de la presse, notamment la privation de liberté pour délits de presse.

*****************************


Tunisie: la journée mondiale de la liberté de presse sous le signe des promesses et des revendications



AP 03/05/10 20:41

TUNIS (AP) - A l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, des voix se sont élevées lundi en Tunisie dans les rangs de la société civile et des professionnels pour revendiquer la levée des obstacles qui entravent une réelle liberté dans l'exercice de la profession.
Dans un message au syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et à l'Association tunisienne des directeurs de journaux (ATDJ), le président Zine El Abidine Ben Ali a reconnu aux professionnels "leur droit d'exercer la liberté et la critique constructive". Il les a néanmoins incité à s'éloigner de "la diffamation et la calomnie" et à "bannir les pratiques irresponsables contraires à la loi et aux principes fondamentaux de la démocratie".
"Nous réaffirmons aujourd'hui qu'il n'existe en Tunisie aucun tabou ni interdit et que les médias tunisiens peuvent traiter toutes les questions sans aucune forme de censure autre que celle que leur impose leur conscience", a-t-il affirmé.
Le paysage médiatique est cependant perçu différemment du côté de plusieurs parties de la société civile qui contestent "la contradiction" entre le discours d'ouverture des autorités et "leurs pratiques dans la réalité".
Dans un rapport transmis à l'Associated Press, signé par son président Néji Bghouri, le bureau exécutif évincé du SNJT déplore "l'atmosphère asphyxiante" dans laquelle est célébrée la journée mondiale de la liberté de presse en Tunisie. Il dénonce, à cet égard, "la persistance des autorités dans leur politique de verrouillage, de harcèlement des libertés publiques et d'atteinte aux droits des journalistes allant jusqu'à leur intimidation, leur agression et leur emprisonnement".
Le rapport déplore par ailleurs le blocage des sites électroniques de nombre d'organisations de droits de l'Homme locales et internationales, et de journaux de l'opposition, ainsi que le piratage des messageries et de comptes "Facebook" d'activistes.
De son côté, le journal "Al Maoukif", organe du PDP, principal parti d'opposition, a organisé un débat sur le rôle des médias électroniques pour "l'exercice démocratique de la liberté d'expression et de la crédibilité des médias nationaux".
Quant au nouveau bureau du SNJT, présidé par Jamel Kermaoui, un proche du pouvoir, il a notamment appelé à la révision du code de la presse pour y abroger les dispositions répressives, notamment les sanctions d'emprisonnement, et a souhaité l'amélioration de la situation sociale et matérielle des journalistes.
La journée a été marquée par une tentative de "manifestation pacifique" que comptaient mener les journalistes Zied Hani et Salah Fourti pour "revendiquer plus de liberté de presse et d'expression", mais qui a été étouffée dans l'œuf.
Selon M. Hani un blogueur très critique, "un dispositif policier impressionnant" les a empêchés de conduire une marche vers le siège du ministère de la Communication, ce qui l'a astreint à se diriger vers le siège de la présidence de la République à Carthage, banlieue nord de Tunis, pour un sit-in de protestation.
En dépit de "l'attitude compréhensive" de préposes à la présidence, il a confié qu'il allait porter plainte contre les autorités concernées pour "abus de pouvoir". AP



بين أيديكم النسخة التاسعة والخمسين من مدونة "صحفي تونسي"، بعد أن قام الرقيب الالكتروني بحجب النسخة السابقة بصورة غير قانونية في تونس إثر نشر تقرير الإتحاد الدولي للصحفيين حول حرية الصحافة في تونس