mercredi 13 janvier 2010

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens : Célébration




Tunis, 13 janvier 2010


SYNDICAT NATIONAL DES

JOURNALISTES TUNISIENS (SNJT)


COMMUNIQUE


Les journalistes tunisiens célèbrent, aujourd’hui, le 48ème anniversaire de la création de leur première organisation professionnelle, « la ligue tunisienne de la presse», fondée le 14 janvier 1962, et le deuxième anniversaire du congrès historique du 13 janvier 2008 qui a donné naissance à leur premier syndicat, le « Syndicat National des Journalistes Tunisiens » (SNJT).
Les journalistes tunisiens, qui ont réussi à surmonter tant d’épreuves et d’obstacles tout au long de leur parcours militant, depuis près d’un demi siècle, livrent aujourd’hui, avec courage et fermeté, le combat de l’indépendance et de la liberté. Ils sont résolument engagés à lutter contre la volonté d’hégémonie sur leur syndicat et à restaurer la légitimité de leur direction élue qui été confisquée par la force à la suite du putsch du 15 août 2009.
Les journalistes tunisiens sont tout à fait confiants en leur capacité à faire face à toutes les manœuvres d’hégémonie et de domination. Ils l’ont déjà prouvé par le passé en mettant en échec le putsch mené en 1978 contre l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT) pour avoir soutenu ouvertement la direction légitime de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), lors de la crise syndicale du 18 janvier 1978.

Chers confrères, chères consoeurs

Le bureau exécutif légitime du SNJT a exprimé, immédiatement après la constatation officielle de la démission d’un quatrième membre du bureau, son engagement en faveur de la tenue d’un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction, dans le strict respect des statuts et du règlement intérieur du syndicat. Mais la volonté du pouvoir de reprendre en main notre syndicat était la plus forte.

A travers un congrès non démocratique et illégal, organisé sous la pression et qui a été entaché de multiples vices de forme et de fond, Le pouvoir a placé à la tête de notre syndicat une direction illégitime, dans l’objectif manifeste d’assujettir toute une profession, d’empêcher toute voix discordante et d’étouffer toute velléité de liberté et d’indépendance.
La direction issue du « congrès extraordinaire » du 15 août a très vite monté son incapacité à tenir ses promesses et à réaliser le moindre acquis en faveur des journalistes. Le meilleure illustration de son échec est, sans doute, son dernier communiqué publié le 5 janvier 2010 concernant la régularisation de la situation des journalistes de la radio et de la télévision. Un vieux dossier qui traîne depuis des années, qui a été, entre autres, à l’origine de la rupture du dialogue entre notre syndicat et les autorités de tutelle et qui a fait même l’objet d’une décision présidentielle, restée jusqu’ici lettre morte.

Chers confrères, chères consoeurs

Le bureau exécutif du SNJT n’a jamais failli à sa responsabilité et n’a jamais abdiqué le combat de la légitimité et de l’indépendance qu’il considère comme étant des attributs essentiels de la dignité des journalistes. Il a intenté une action en justice pour invalider le congrès du 15 août 2009 et une audience est prévue pour le 25 janvier prochain au tribunal de première instance de Tunis pour se prononcer sur le fond de cette affaire.
Mais avant que le justice ne dise son dernier mot, la police politique a déjà pris possession du local de notre syndicat, symbole de notre indépendance, et l’a livré à la direction illégitime issue du congrès du 15 août.

Malgré le fait accompli, le bureau exécutif du SNJT a continué d’assumer sa responsabilité dans la défense de la profession, de l’indépendance de notre syndicat et de notre droit de réunir un congrès légal et démocratique sans aucune forme de tutelle. Il a été soutenu et appuyé dans son action par toutes les composantes de la société civile, les partis politiques nationaux et les organisations professionnelles internationales, dans le cadre du respect de notre autonomie et de notre indépendance à l’égard de toutes les parties.
Nous saluons hautement l’appel lancé par certains de nos confrères et consoeurs en faveur de la tenue d’un congrès extraordinaire pour unifier notre syndicat, condition nécessaire et indispensable et pour mieux défendre nos intérêts et nos droits et pour mettre un terme aux conditions déplorables et infamantes que subissent bon nombre de nos confrères et consoeurs, surtout les jeunes, dans les entreprises de presse, publiques et privées, et notamment à la radio et à la télévision.

Nos rendons un vibrant hommage à tous nos aînés et à toutes les générations successives de journalistes tunisiens, en particulier à celles et à ceux qui nous ont quittés, et qui ont contribué par leurs luttes, leur ténacité et leur persévérance à jeter les fondements d’une structure syndicale qui milite en faveur de la promotion de la liberté et de la dignité de notre profession et qui n’est, en définitive, qu’une étape avancée sur la voie de la concrétisation de notre objectif stratégique qui est la création d’une Union des Journalistes Tunisiens.

Vivent les luttes des journalistes tunisiens
Vive le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, libre, indépendant et militant

Pour le bureau exécutif
Le président
Neji BGHOURI