vendredi 26 mars 2010

Syndicat National des Journalistes Tunisiens: Communiqué




Tunis, 23 mars 2010


COMMUNIQUE



L’initiative engagée par l’Union des journalistes arabes (UJA), pour rapprocher les points de vue entre les parties adverses, dans la perspective d’organiser un congrès unifié de notre syndicat, n’a pas abouti.

Le bureau exécutif légitime du SNJT avait pourtant applaudi à cette initiative, conduite par notre confrère Mohamed Youssef, membre du secrétariat permanent de l’UJA et président du syndicat des journalistes émiratis, et ce en dépit des positions partiales et infondées de l’UJA à propos de la crise de légitimité que traverse actuellement notre syndicat.

Au cours de la rencontre qu’il a eue à Tunis, le 15 mars 2010, avec la délégation de l’UJA, le bureau exécutif légitime du SNJT a réaffirmé que la seule voie pour sortir de cette crise réside dans le recours à l’arbitrage des journalistes tunisiens qui sont l’unique source de légitimité.

Il a rappelé que notre syndicat a été empêché de tenir légalement son congrès extraordinaire fixé pour le 13 septembre 2009, renouvelant sa disposition à participer au prochain congrès du SNJT qui doit être organisé au courant du dernier trimestre 2010, comme le stipule une résolution adoptée à l’unanimité par le congrès constitutif de notre syndicat, le 13 janvier 2008.

Cette bonne volonté manifeste de la part des membres du bureau exécutif du SNJT a été accueillie avec arrogance et obstination par la partie adverse qui a intérêt à maintenir le statu quo et à préserver des positions usurpées de manière illégale et illégitime.

De son côté, le bureau exécutif de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a réaffirmé au cours de sa réunion, à la fin de la semaine écoulée à Marrakech, sa décision de ne pas reconnaître la direction illégitime de notre Syndicat, issue du congrès illégal et unilatéral du 15 août 2009.

Le bureau exécutif de la FIJ a renouvelé son appel en faveur de la convocation d’un congrès unifié du SNJT dans les meilleurs délais, et a décidé que la direction légitime de notre syndicat sera son seul interlocuteur jusqu’à la tenue de ce congrès et l’élection d’une nouvelle instance dirigeante.

Trois membres du bureau exécutif légitime de notre Syndicat ont, par ailleurs, été invités par la FIJ à assister au congrès de la Fédération qui se tiendra en mai prochain en Espagne.

A noter que le SNJT a déjà réglé ses frais de cotisation à la Fédération Internationale des Journalistes et à la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ), pour les années 2009 et 2010, partant de son attachement à préserver et à renforcer les liens professionnels et les contacts entre les journalistes tunisiens et leurs collègues en Afrique et dans le monde.

- Profondément convaincu de la nécessité de sauvegarder l’unité des journalistes et de leur structure syndicale, malgré la crise de légitimité que traverse, actuellement, le SNJT et la non reconnaissance de la direction issue du congrès du 15 août 2009,

- Partant du principe que l’adhésion à une structure syndicale est synonyme d’appartenance à une organisation et non à un groupe de personnes quel qu’en soit le statut,

- Etant persuadé que la restauration de la légitimité ne peut être réalisée que de l’intérieur du Syndicat, par les journalistes eux-mêmes qui sont les détenteurs de cette légitimité et la source souveraine de décision, et ce dans le cadre d’un congrès unifié, légal, fédérateur, indépendant, démocratique et transparent,

Le bureau exécutif du SNJT appelle toutes les consœurs et tous les confrères à déposer leurs demandes d’adhésion pour l’année 2010 auprès du secrétariat du Syndicat et à se préparer, dès à présent, à engager la bataille de la légitimité pour le recouvrement de l’indépendance de notre syndicat et la levée de la tutelle imposée sur notre structure syndicale.

Les précédents historiques qu’ont connus l’UGTT et l’UGET ont montré que toutes les tentatives d’ingérence et de manipulation exercées par le pouvoir pour évincer des directions légitimes démocratiquement élues, à travers l’exploitation de certains désaccords et l’organisation de congrès fantoches, ont été vouées à l’échec, et qu’en définitive c’est toujours la légitimité qui a fini par triompher.

Nous sommes donc profondément convaincus que la volonté des journalistes tunisiens finira par avoir le dernier mot et qu’elle saura déjouer toutes les manœuvres visant à confisquer la liberté et l’indépendance de notre syndicat et de notre corporation.

Il convient de rappeler que le tribunal de première instance de Tunis a prononcé, le 15 mars 2010, un non-lieu dans le procès intenté, sur le fonds, par le bureau exécutif légitime de notre syndicat pour invalider le congrès du 15 août 2009.

La chambre des référés de cette même juridiction avait refusé, le 14 mai 2009, une demande du bureau exécutif de différer la tenue du congrès programmé pour le 15 août 2009, et a prononcé, quelques jours après, un jugement ordonnant au bureau exécutif d’évacuer le local du syndicat, bien que le tribunal n’ait pas encore statué sur le fonds de l’affaire.

Tout en exprimant son profond regret pour ces jugements injustes qui jettent de nouveau un doute sur l’indépendance de la justice dans notre pays, le bureau exécutif du SNJT a décidé de se pourvoir en appel contre le jugement du 15 mars 2010. Parallèlement, un groupe de journalistes membres du SNJT ont engagé une action en justice pour invalider le congrès du 15 août, ce qui est de nature à maintenir en suspens toute la procédure judiciaire jusqu’au règlement définitif de la question de la légitimité et de la représentativité légale de notre syndicat.

Le bureau exécutif du SNJT appelle, d’autre part, au règlement de la situation professionnelle et matérielle de nos collègues dans les établissements de la Radio et de la télévision, à la SNIPE, à Dar Essabah et à Dar El Amal.

Il condamne fermement les restrictions et les pressions exercées à l’encontre de notre collègue Rachid Khechana, rédacteur en chef du journal « Al Mawqif » qui a été empêché d’exercer sa profession, et appelle à mettre fin à ce genre de pratiques.

Pour défendre leurs droits et la liberté d’information en Tunisie, contre toutes les formes d’exactions, les journalistes tunisiens n’ont assurément aucune autre alternative, que l’union, la solidarité et la cohésion autour de leur syndicat.

Vivent les luttes des journalistes tunisiens

Vive le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, libre, indépendant et militant

Pour le bureau exécutif,

Le Président : Néji BGHOURI