mardi 23 février 2010

نفى محاصرة خميس الشماري: الناطق الرسمي الجميل لا يكذب، لكنه يجمّل واقع دولتنا البائس المفضوح!!؟


قام الرقيب بحجب مدوتة "صحفي تونسي" مباشرة إثر نشرهذه التدوينة على عنوانها السابق
http://journaliste-tunisien-26.blogspot.com/2010/02/blog-post_23.html

إثر دخول الناشط الحقوقي خميس الشماري في إضراب جوع احتجاجا على محاصرة منزله من قبل البوليس السياسي ومنع زواره من الولوج إليه، وزع ناطق رسمي مجهول بيانا على وكالات الأنباء الأجنبية ينفي فيه مزاعم الشماري ويتهمه بالتضليل!؟

الصورة تظهر أعوان البوليس السياسي وهم يمنعون الأستاذ مختار الطريفي رئيس الرابطة التونسية للدفاع عن حقوق الإنسان من دخول منزل الشماري يوم السبت 20 فيفري 2010
إذا صدقنا الناطق الرسمي باسم حكومتنا العتيدة في ما ادعاه، قد يكون العكس هو الذي حصل، وأخطأت العدسة نقلها: رئيس الرابطة هو الذي كان يمنع البوليس السياسي من دخول منزل خميس الشماري، وليس العكس!؟

لكن في كلا الحالتين: ما الذي يفعله البوليس السياسي أمام منزل الناشط الحقوقي!؟
لماذا لم يـكـذّب الناطق الرسمي الجميل المجهول البلاغين الصادرين عن حركة التجديد وعن الحزب الديمقراطي التقدمي إثر منع السيد خميس الشماري من دخول مقراتهما!؟

اليوم يضعون الناس تحت الإقامة الجبرية دون سند قانوني ويصادرون حقوقهم الدستورية!! فمن يضمن أن لا يقوموا بقتلهم في الشوارع غدا إذا صدرت لهم تعليمات فوقية في ذلك!؟
ابتسم: إنها دولة القانون والمؤسسات!!؟
هذه هي الجمهورية التي عوضت نظام البايات الاستبدادي البائد!؟

زياد الهاني

وفي ما يلي نص البلاغ الصحفي الذي أصدره السيد خميس الشماري للإعلان عن وقف إضرابه عن الطعام إثر رفع الحصار المضروب على منزله وعلى تحركاته

COMMUNIQUE DE PRESSE
Suspension de la grève de la faim

Je viens de décider, le lundi 22 février à 17h, de suspendre la grève de la faim que j’avais entamée samedi 20 février en protestation contre le blocus policier arbitraire et illégal de mon domicile avec interdiction de toute visite ( hors les membres de ma famille) , la cessation de la filature massive, ostensible et « collante » dont je fais l’objet, et l’interdiction qui m’est faite d’accéder aux locaux des partis légaux non vassalisés et des associations non gouvernementales indépendantes.
Au terme de trois journées d’une grève éprouvante en raison de mon état de santé, et compte tenu de l’évolution de la situation qui s’est amorcée, hier dimanche à 14h, je suspends cette grève de la faim que j’ai entamée avec détermination mais contraint et forcé. Durant l’après midi d’hier 31 personnes ont, en effet, pu me rendre visite. J’ai attendu d’avoir confirmation, aujourd’hui, de cette levée du « blocus » pour prendre ma décision. Plusieurs amis, dont certaines personnes interdites d’accès à mon domicile avant la généralisation de l’interdiction ( M° Ayachi Hammami et M° Radhia Nasraoui) ont pu me rendre visite ce matin. En fin de matinée, j’ai pu me rendre, sans filature ostensible et « collante », aux sièges des trois partis, « Attajdid », le PDP et le FDTL, auxquels j’ai été interdit d’accès depuis 8 jours.[1]
J’ai enfin pu me rendre, comme prévu, en compagnie de Madame Sana Ben Achour, Présidente de l’ATFD, M° Mokhtar Trifi, Président de la LTDH, et M° Mohamed Abbou, à une rencontre à la délégation de l’Union Européenne à Tunis. Des agents en civil, au nombre de cinq, continuent certes à être en faction devant mon domicile et, en me rendant au siège de l’UE, nous avons été suivis par une voiture de police banalisée et un motard qui assurent depuis plusieurs jours la filature renforcée de M° Abbou. En dépit de ces éléments, j’ai tout de même décidé de suspendre la grève de la faim.
Je me fixe, toutefois, comme délai le mardi 2 mars 2010, pour considérer que, cette levée des principales mesures arbitraires qui m’ont frappé, mettra un terme à ce long épisode d’atteinte à mes droits fondamentaux relatifs à la protection de ma vie privée et de ma liberté de circulation
Je tiens pourtant, sans triomphalisme aucun, à prendre acte de ce recul des autorités à la suite de la déplorable, et contre productive escalade répressive dont j’ai fait l’objet depuis des mois ( tracasseries systématiques à l’aéroport, domicile mis en état de siège, filatures ostensibles, interdiction d’accès aux sièges des partis légaux d’opposition et interdiction d’accès de tous visiteurs, hors les membres de ma famille, à mon domicile). Mais je ne peux passer sous silence la tentative de désinformation dérisoire orchestrée, hier après midi, à partir d’une « source autorisée », anonyme bien entendu. Ce commentaire, quasi officiel, a été diffusé aux agences de presse internationales accréditées en Tunisie. Il y est démenti que je fasse l’objet d’une quelconque mesure restrictive, en dépit des témoignages des président(e)s et dirigeant(e)s des associations et des partis légaux, mais aussi des dirigeant( e)s des associations et des partis arbitrairement non reconnus ; et surtout en dépit des preuves photographiques déposées depuis plusieurs mois pour conforter ma plainte devant le Procureur de la République prés le Tribunal de Première instance de Tunis, et celles toutes récentes, diffusées sur la toile par des journalistes démocrates. Cette mise au point de la sempiternelle « source autorisée » ne peut tromper quiconque .Elle est, toutefois, révélatrice de l’état d’esprit qui prévaut dans les milieux de l’information officielle. J’observe, d’ailleurs, que ce matin même- et alors que la compagne abjecte de diffamation de ces derniers mois avait quasiment cessé depuis trois semaines, que le journal « Assarih » (un titre qui évoque la franchise ce qui est un comble pour un organe pas du tout « franc du collier »), a publié une philippique immonde signée d’un pseudonyme et dont l’auteur est, en réalité, un certain Ali ben Nessib, ancien prisonnier et renégat de l’islamisme politique auquel j’ai eu affaire, au mois de décembre 2009, dans un débat houleux sur France 24 en langue arabe. Cette diatribe lamentable s’en prend, avec la protection de son directeur affidé du pouvoir, à moi-même et à Mmes Naziha Rejiba-Om Zied - et Sihem Ben Sedrine livrées depuis des années au lynchage médiatique. Et cela en toute impunité puisque, faut il le rappeler, j’ai déposé rien que pour l’année 2009 cinq plainte en diffamation restées sans suite contre la presse de caniveau et aux ordres.
Je voudrais enfin remercier pour l’expression de leur solidarité active les centaines de militantes et de militants, dirigeants et animateurs d’associations et de partis et intellectuels indépendants qui m’ont manifesté à partir de Tunis ,de l’Intérieur du pays, d’Europe, du Maghreb et du Machrek , si chaleureusement, leur sympathie et leur soutien depuis trois jours. Leurs appels téléphoniques (sous écoutes), leurs SMS et leurs courriels sont la preuve de la volonté des partisans du changement et de l’ouverture démocratique – et de leurs amis- à ne pas céder au découragement et à ne pas abdiquer leurs droits légitimes. Ma reconnaissance va en particulier, à l’épouse et à la famille de mon ami, le journaliste et poète dissident, Taoufik Ben Brik, qui continue, malgré son état de santé inquiétant, de purger une peine den prison injuste à la suite du traquenard dont il a fait l’objet en représailles à ses écrits non conformistes. Et je me joins à lui, pour reprendre le cri de poète Essaghaier Ouled Ahmed :
« Oui, Nous aimons le pays comme nul ne l’aime ».
Tunis le 22 février 2010
Khémaïs CHAMMARI.



Source: Tunisnews, n° 3562 du 22.02.2010