vendredi 11 décembre 2009

Une source officielle inconnue dénonce les "allégations mensongères et trompeuses" des 100 personnalités tunisiennes sur l'état des libertés



AP

Une centaine de personnalités de la société civile tunisienne ont lancé jeudi un appel à la création d'un "comité national de défense de la liberté d'expression et d'information" pour "soustraire le paysage médiatique à la mainmise du pouvoir exécutif". Les autorités ont dénoncé des "allégations mensongères et trompeuses".

L'appel est signé par des journalistes, dirigeants de partis, responsables de journaux de l'opposition, défenseurs des droits de l'Homme, universitaires, avocats, médecins et un député. Près du quart des signataires représentent le mouvement féminin.

Dans un communiqué distribué lors d'une conférence de presse, les signataires déplorent la "grave détérioration" des libertés de la liberté de la presse et de l'information. Selon eux, "cette situation a engendré une information unilatérale, figée et arriérée qui ne reflète nullement la réelle diversité de notre société et de ses élites".

Rachid Khéchana, rédacteur en chef de l'hebdomadaire "Al Mawkif" ("La Position"), organe du parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l'opposition légale, a dénoncé "la campagne de dénigrement" de la "presse de caniveau" contre des personnalités de la presse et de l'opposition, "la guerre" déclarée à la presse électronique et aux radios libres, ainsi que "la censure déguisée" à laquelle se heurteraient des journaux de l'opposition.

Les signataires se proposent, à travers leur comité, de "présenter des suggestions et des solutions de nature à instaurer une information indépendante, plurielle et libre".

En réaction, les autorités qualifient ces déclarations d'"allégations mensongères et trompeuses". "Il n'existe absolument aucune restriction sur la presse en Tunisie et la liberté de la presse est garantie par la loi", fait valoir un communiqué officiel transmis à l'Associated Press. "Il s'agit là d'une réalité palpable concrétisée par la parution par tous les partis politiques du pays, y compris les huit partis d'opposition, de leurs journaux de manière régulière."

Les autorités trouvent "paradoxal" que les allégations émanent de partis d'opposition qui "expriment dans leurs journaux leurs positions et leurs opinions sans aucune entrave".

Affirmant que "le secteur de l'information connaît une évolution continue au plan de la diversité et du pluralisme avec le soutien de l'Etat", les autorités ajoutent qu'il n'existe pas en Tunisie de journalistes incarcérés pour des raisons professionnelles ou pour leurs idées. Les journalistes Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf ont été condamnés à de la prison dans "deux affaires de droit commun n'ayant aucun lien avec la liberté de la presse", selon ce document. AP