mardi 28 septembre 2010

SYNDICAT TUNISIEN DES RADIOS LIBRES: Non à la la main mise de "la famille" sur le paysage audio-visuel national.


SYNDICAT TUNISIEN DES RADIOS LIBRES


Tunis le 27.9.2010

COMMUNIQUE

Suite au démarrage de Radio Shems FM le 27.09.2010 en vertu d’une convention signée entre la société Tunisia Broodcasting dirigée par madame Syrine Ben Ali épouse Mabrouk et le Ministère de la Communication, le Syndicat Tunisien de Radios Libres considère que la licence accordée à cette radio ne constitue nullement une ouverture médiatique, et confirme la main mise de "la famille" sur le paysage audio-visuel national.

Le STRL condamne une nouvelle atteinte à la liberté d’expression, et estime que cette attribution est un leurre liberticide de plus sur les ondes.

Le paysage audiovisuel en Tunisie est régi selon le Ministère de la Communication, par le Décret beylical du 25.04.1957 qui accorde à l’Etat un monopole total sur la production, la diffusion et l’émission des programmes de radio et de télévision. Mais ce même Ministère estime que les autorisations accordées aux radios existantes ne peuvent faire l’objet d’exemple aux autres projets pour qui le Décret demeure en vigueur. (Réponse datée du 23.03.2005 donnée par le Ministère de tutelle suite à une requête portée devant le Tribunal Administratif et référencée 12916/1).

Le STRL estime que cette réponse a constitué le fondement et la preuve irréfutable de la politique de deux poids et deux mesures appliquée envers des citoyens tunisiens de seconde zone mais aussi un choix délibéré qui renforce la situation de quasi-monopole Etatico-familial et assure un monologue ininterrompu de propagande en faveur du régime en place.

Pour étouffer toute dissidence audiovisuelle les autorités tunisiennes n’ont pas hésité à transgresser les règles les plus élémentaires des échanges sur la toile et se sont attaquées à deux radios indépendantes qui émettent sur internet en l’occurrence "Radio Kalima" et "Radio 6 Tunis", confisqué leurs matériels et mis sous séquestre leurs locaux sans aucune forme de procès ni fondement juridique.

Cependant de nombreuses autres radios non autorisées à diffuser sur les ondes, continuent, conformément d’ailleurs à leurs droit, à émettre sur le net à partir de la Tunisie sans être inquiétées.

Le STRL condamne énergiquement cette politique de non droit. Par ailleurs il appelle à la création d’une véritable instance indépendante qui aura pour objet de gérer le secteur en toute transparence sur la base d'un cahier de charges garantissant l'égalité entre tous les promoteurs nationaux essentiellement les gens de la profession, et d’appuyer les fondements démocratiques d’un Etat moderne.

Le Secrétaire Général

Salah Fourti